Un sexeur pour poules permet de distinguer le sexe des poussins et autres éclosions d’oeufs dans un élevage de poules pondeuses.

Les sexeurs de poulet jouent un rôle très important dans la production de volailles en masse et dans les élevages. Des centaines de milliers de poussins naissent chaque jour, et les éleveurs ont besoin de connaître le sexe de ces poussins afin de savoir quel rôle ils joueront dans la filière avicole.

Cette compétence est essentielle à la croissance industrielle du secteur. Aujourd’hui, un sexeur de poulet peut commencer à 50 000 euros par an, soit près du double de ce que gagnent les autres travailleurs de l’aviculture.

Quel est le rôle d’un sexeur de poussin ?

Les grands élevages avicoles engagent un sexeur de poules parce qu’il existe deux types distincts de programmes d’alimentation, d’où la nécessité de distinguer les poussins mâles des poussins femelles.

Un programme d’alimentation est destiné aux poules (ou femelles) qui pondront des œufs, et l’autre est destiné aux coqs (ou mâles) qui peuvent ou non être élevés pour la viande (poulet de chair). Dès que le sexeur de poules aura trié les poules, celles-ci recevront l’alimentation appropriée pour produire des œufs de qualité commerciale.

Les services d’un sexeur de poules sont également nécessaires pour séparer les lignées mâles et femelles à des fins de reproduction, afin de produire des volailles spécifiques qui peuvent être vendues pour la consommation. Les femelles fournissent les œufs de l’industrie, tandis que les mâles fournissent la majorité de la viande de volaille.

Il existe deux techniques principales pour identifier les poussins. Le sexage des plumes (ou par plumage) est une technique qui ne peut être réalisée que sur des races poulets de chair. Ces poussins présentent une modification génétique qui fait que les plumes des femelles poussent plus vite ; les sexeurs de poulets vérifient quels poussins sont des mâles et des femelles sur la base de la longueur des plumes de leurs ailes.

La deuxième technique, plus fiable, appelée “sexage par l’évent“, a été inventée au Japon dans les années 1930. Cette méthode consiste à tenir le poussin d’une manière très spécifique et à presser doucement le caca du poussin pour que le sexeur puisse voir les intestins. De cette vue, les organes reproducteurs du poulet peuvent être vus, ce qui permet d’identifier le sexe. Cette méthode doit être effectuée avec beaucoup de précautions et de douceur pour ne pas blesser les poussins et assurer le bien-être animal. Dans un grand élevage de volailles, les poussins sont ensuite séparés sur différents tapis roulants.

À quoi ressemble le lieu de travail d’un sexeur de poussin ?

Le travail d’un sexeur de poulets exige des heures à rester debout et de la concentration. Un sexeur peut voir des milliers de poussins au sein d’un élevage avicole important, effectuant la même tâche répétitive. Au Japon, le sexage des poulets est aussi une sorte de compétition, le record mondial étant de 1 682 poussins par heure sans erreur. Ce travail est plus compatible avec les personnes qui aiment suivre des instructions et utiliser leurs mains. Ce type de professionnel peut aussi être appelé sur un élevage de canards, ou de pintades .

Le sexeur de poussin peut aussi travailler pour de petites exploitations, des fermes, incluant un poulailler, une basse-cour en plein-air….

Polémiques autour du métier de sexeur de poussin

La séparation des poussins mâles et femelles a subit d’importantes controverses, certains élevages pratiquant l’abattage des poussins mâles, tout juste sortis de leur coquille et de la couveuse. De nombreuses vidéos dénonçant ces pratiques de l’élevage intensif aviaire ont été publiées par les organismes dédiés à la défense des animaux (on pense à L214 par exemple). Ces dénonciations ont permis aux mentalités d’échanger et les autorités françaises souhaitent interdire l’abattage et le broyage des poussins pour la fin d’année 2021. Les abattoirs spécialisés devront ainsi changer de méthode ou conserver aussi bien les poussins femelles que les poussins mâles. Des innovations technologiques permettent aussi de ne conserver dans le couvoir que les oeufs de poussins femelles, en détectant les oeufs des poussins mâles avant la fin de la couvaison.

Une polémique plus large existe aussi autour des pratiques d’élevage intensif. Une poule pondeuse est bien souvent enfermée dans des conditions difficiles, engrossées de nourriture et d’antibiotiques (les conditions sanitaires et la biosécurité étant peu respectées du fait des conditions d’élevage). Ces poulaillers géants réunissent ainsi des milliers de poulettes entassées sur une faible surface, passant leur temps à pondre. Les animaux seront ensuite abattus au bout de 42 jours, rapidement remplacés par une nouvelle couvée de poussins fraîchement nés. Petit à petit, ces pratiques viennent à disparaitre, tandis que les consciences des consommateurs s’éveillent et se tournent vers des marques et labels reconnus (Label Rouge par exemple).